Il s’agit de Quetzalcoaltus Northropi, le plus grand dinosaure volant ayant jamais existé. De la taille d’un avion de tourisme (10-12m d’envergure), ce ptérosaure peuplait les airs de l’Amérique du Nord à l’époque du crétacé tardif il y a environ 80 millions d’années. Quetzalcoaltus Northropi a été nommé ainsi en l’honneur du dieu inca Quetzalcoatl, le « serpent à plumes », et de jack Northrop, immense ingénieur aéronautique, constructeur de la plus grande aile volante de l’histoire, le Northrop YB 49 (illustration ci-dessus).

Formé chez Lockheed dont il assura la renommée avec le Lockheed Vega, de construction révolutionnaire, Northrop intègre par la suite le firme Douglas et contribue notablement à la réussite du DC3 dont il dessina la voilure. Il fonde sa propre compagnie en 1939. C’est alors qu’il entreprend ce qui sera l’œuvre de sa vie, construire des ailes volantes. En effet, pour lui, l’aile volante représente l’avion ultime, c’est à dire celui dont toute la surface participe à la portance. Son graal sera la création du bombardier XB35, devenu YB49 à la suite du remplacement des moteurs à piston du XB35 par des turboréacteurs Allison. D’une envergure de plus de 52 m et volant à 800 km/h pour un rayon d’action de 5500 km, ces performances exceptionnelles pour l’époque (1947) n’ont pas offert à l’avionneur la consécration d’une construction en série en dépit de la découverte d’une signature radar réduite témoignant de la furtivité de l’appareil. En effet, l’US Air Force a cherché à lui imposer une fusion avec son concurrent Convair, à des conditions défavorables pour son entreprise. Devant son refus, le secrétaire général de l’US Air Force, responsable du projet, ordonne alors la destruction de tous les YB49 restants, au bénéfice de l’appareil concurrent, le Convair B36 peacemaker qui sera alors retenu et construit en série. Quelques temps plus tard, ce même secrétaire général est recruté par Convair en tant que président. A la suite de cet échec, Jack Northrop se retire de la firme qu’il avait fondé et quitte l’industrie aéronautique pour se consacrer à la fabrication d’équipements pour handicapés. A la fin de sa vie Jack Northrop verra finalement aboutir la formule de l’aile volante qu’il avait tant cherché à imposer. L’US Air Force le convia en effet à la présentation du bombardier furtif Northrop B2, une aile volante. Jack Northrop mourut peu de temps après en 1981 à l’âge de 85 ans. L’échec de son aile volante fut le plus grand regret de sa vie.